Pierre Edmond Boissier, plus communément appelé Edmond Boissier, naît à Genève le 25 mai 1810. Il est le fils de Jacques Auguste Boissier (1784-1857) et de Caroline Boissier-Butini (1786-1836) dont le père est le médecin Pierre Butini. C'est grâce à ce grand-père qui lui offre son herbier et...
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Pierre Edmond Boissier, plus communément appelé Edmond Boissier, naît à Genève le 25 mai 1810. Il est le fils de Jacques Auguste Boissier (1784-1857) et de Caroline Boissier-Butini (1786-1836) dont le père est le médecin Pierre Butini. C'est grâce à ce grand-père qui lui offre son herbier et sous l'influence de sa mère qu'Edmond Boissier découvre la botanique et s'intéresse aux sciences naturelles. Ses passions se développent lors de ses multiples excursions au Salève, au Reculet, à la Dôle, dans le Valais ou dans les monts voisins de Valeyres-sous-Rance, lieu de la résidence familiale estivale. Sa sœur cadette, Valérie (1813-1894), future comtesse de Gasparin, et lui-même reçoivent une éducation stricte sous la houlette du précepteur Jean-Louis Valette (1800-1872) avec qui il parle le latin couramment. Il devient l'élève de Augustin-Pyramus de Candolle (1778-1841) qui enseigne la botanique à l'Académie de Genève. Lors d'un séjour à Paris en 1831-1832, il rencontre et échange avec plusieurs botanistes dont Philip Barker Webb (1793-1854) qui lui transmet son herbier et probablement l'envie d'aller herboriser en Espagne. Dès 1834, il prépare un premier voyage en Espagne avec l'apprentissage de l'espagnol, des recherches documentaires ainsi que les conseils et encouragements administrés par son professeur de botanique A.-P. de Candolle. Il part en 1836 seul, mais l'annonce du décès de sa mère l'oblige à rentrer précipitamment. C'est finalement en 1837 qu'il accomplit son célèbre voyage dans le midi de l'Espagne, accompagné de son majordome David Ravey, durant lequel il découvre notamment l'espèce Abies pinsapo. Il réalisera plusieurs voyages en Espagne : en 1841 en compagnie de son ami et camarade de travail Georges François Reuter (1805-1872) ; en 1849 avec son épouse Lucile Butini-Boissier (1822-1849), durant lequel elle décède, victime de la fièvre typhoïde ; en 1865 en compagnie de sa sœur qui le racontera plus tard dans son livre À travers les Espagnes. Son plus grand projet botanique reste la Flora Orientalis, une flore du Moyen-Orient, où sont décrites pas moins de 11 000 espèces de plantes. Pour cela, il s'appuie sur les collectes qu'il réalise lors de ses voyages de 1842 en Grèce et en Turquie et de 1846 en Égypte et sur la Péninsule Arabique. Outre ses voyages, il échange continuellement avec d'autres botanistes tant amateurs que professionnels qui ont herborisés dans les mêmes régions, afin de compléter ses recherches. Au fur et à mesure de son travail, il compose un important herbier formé autant de ses propres herborisations que de diverses acquisitions. Il décède le 25 septembre 1885 à sa demeure de Valeyres-sous-Rance. Sur son lit de mort, avant de rendre son dernier souffle, il demande encore qu'on lui apporte une campanule qui avait fleuri dans son jardin de rocaille. Son herbier, devenu une institution botanique, sera tenu, entre autres, par son beau-fils William Barbey (1842-1914). En 1918, ses enfants offrent l'ensemble des collections Boissier (herbier et bibliothèque) à l'Université de Genève. Ce n'est qu'en 1943 qu'une convention est signée entre la Ville de Genève, qui gère le Conservatoire botanique et l'Etat de Genève, dont dépend l'Université, afin de réunir les collections Boissier avec celles du Conservatoire botanique. Le transfert ne sera cependant réalisé qu'en 1958.